1) Présenter le
livre :
- L’auteur de Voyage au pays du coton se nomme Erik Arnoult. Son pseudonyme, Orsenna, est le nom de la vieille
ville du Rivage des Syrtes dans
le roman de Julien Gracq. Erik Orsenna est un romancier
et académicien français, né
le 22 mars 1947 à Paris. Après
des études de philosophie et de sciences
politiques, il enseigne l'économie à l'Ecole normale supérieure. Il devient
ensuite conseiller ministériel puis conseiller culturel auprès du président
François Mitterrand de 1981 à 1984. En décembre 1985, il entre au Conseil
d'Etat et exerce les fonctions de maître des requêtes.
Parallèlement à ses activités, il est
l'auteur de sept romans et obtient
le prix Roger Nimier en 1978 pour 'La Vie comme Lausanne' ainsi que le prix Goncourt 1988 pour 'L'Exposition
coloniale'. Il est élu à l'Académie
française le 28 mai 1998. Il est aujourd'hui vice-président de la société
Cytale, dédiée au livre électronique.
- Le thème principal du livre est
évidemment le coton comme le titre le suggère (cf « au pays du coton »). L’auteur relate l’épopée qu’il
a faite, avide de savoir d’où venait le coton, qui le cultivait et qui le
transformait. Il a ainsi parcouru le monde et séjourné dans plusieurs pays auxquels
le coton est intrinsèquement lié.
- Erik Orsenna ne s’est pas arrêté
là. En 2008 puis en 2012, il décrypte un nouvel aspect de la mondialisation à
travers L’Avenir de l’eau puis de Sur la route du papier, deux thèmes
proches
2) Analyser le livre :
-
Le coton a participé au développement historique de la mondialisation.
En effet, les échanges entre les différents pays et l’industrialisation jouent
un grand rôle dans l’histoire du coton mais aussi de la mondialisation. La
frise chronologique ci-dessous retrace les grandes phases d’expansion du coton
à l’échelle mondiale.
- Les échanges autour du coton
rappellent l’organisation de la mondialisation par plusieurs aspects :
·
Tout d’abord, la culture, la
fabrication puis l’exportation du coton et des produits à base de cette
matière, suit une hiérarchie mondiale. Dans le livre Voyage au pays du coton, l’auteur décrit lors de son voyage le
climat et l’ambiance du pays dans le quel il séjourne. Ainsi nous pouvons nous
rendre compte que les pays on développés tels que le Mali ou l’Ouzbékistan
rencontrent quelques problèmes face à l’industrialisation. Les travailleurs,
sous-payés, doivent énormément travailler sans pour autant être sûr d’être payé
à cause du changement de goût des consommateurs et donc de la Bourse.
De l’autre côté de l’océan, au Brésil
qui est un pays en cours de développement, la situation s’améliore presque
imperceptiblement. Seuls les Etats-Unis, avant que les subventions de l’Etat ne
soient supprimées, semblaient ne pas souffrir de la concurrence. Ainsi, une
hiérarchie s’est installée, comme dans la mondialisation, dans la culture du
coton, les pays industrialisés sont privilégiés.
·
Ensuite, nous pouvons dégager
plusieurs acteurs mondiaux ; les cultivateurs, les fabricants et les
consommateurs. Selon leur situation géographique, ils sont liés soit à une ONG,
soit à une entreprise, soit directement à l’Etat.
Par exemple, Erik Orsenna met en
avant la CMDT au Mali, une ONG permettant d’aider les cultivateurs. Aux
Etats-Unis, les cultivateurs reçoivent des subventions de l’Etat leur
permettant de devancer leurs concurrents. L’auteur met en avant les entreprises
de Chine fabricant des chaussettes. Il nous permet ainsi de voir tous les
aspects de la mondialisation grâce au coton. De plus, il termine son roman par
la France qui apparaît non comme un consommateur mais comme un fabricant. Bien
que son but soit le même que la Chine ; vendre, la différence entre les
deux pays apparaît clairement, l’un est développé, l’autre est en train. En
effet, les français cherchent à rester sur le marché en proposant des produits
très travaillés et différents. Les chinois cherchent surtout à produire en
masse pour inonder le marché.
·
Enfin, le livre permet d’illustrer
l’exportation et la bataille qui a lieu entre les différents exportateurs pour
ne pas sombrer. Il montre ainsi qu’il existe des flux internationaux régissant
le marché, pour le coton mais plus généralement pour tout le marché, entre les
pays du monde entier.
- Erick Orsenna nous fait visiter le
monde dans un but précis ; nous montrer quelque chose. Il décrit le
procédé de mondialisation, le commerce équitable mais surtout les injustices.
Il montre les procédés de la banque mondiale, l’alliance improbable entre deux
pays concurrents ; le Brésil et l’Afrique. Il fait le récit de
l’effondrement des kolkhozes et de la privatisation. Il met aussi en avant la
richesse des Américains face à celle des Africains, l’aide dont bénéfice les
Américains alors que les autres pays doivent se privatiser pour survivre au
rendement américain trop important.
Ainsi, je pense que l’auteur cherche
à critiquer les conséquences de la mondialisation et les différences de
traitement dans les différents pays. D’ailleurs, il consacre plusieurs pages à
ce qui n’existe pas, le « juste » prix et le commerce équitable. De
plus, il critique la flemmardise des français face au travail des cultivateurs.
La mondialisation et l’écart de mode de vie en est sans doute la cause.
Je trouve que les remarques que
l’auteur fait à la fin du livre sont pertinentes car fondées sur des faits
énoncés tout le long du roman. L’auteur réussit grâce à un récit qui semble
assez neutre à amener le lecteur à partager son opinion.
Schéma des pays du coton visités par
Erick Orsenna
|
Une femme malienne dans un champ coton |
|
Un champ de coton aux Etats-Unis |
Nous pouvons
observer sur ses deux photos, prises de part et d’autre de l’équateur, une
grande différence. C’est cette différence qu’Erick Orsenna dénonce dans son
livre.
D’un côté, une
femme travaille durement dans les champs. Elle porte sur sa tête un panier
rempli de coton et ne possède que ses mains pour récolter « l’or
blanc ».
De l’autre
côté, nous pouvons observer un champ américain. Aucun humain n’est visible,
seul un tracteur est visible. Il irrigue (ou verse des pesticides peut-être) le
champ. La culture est industrialisée permettant de produire plus pour un
moindre coût.
Les maliens
produisent du coton pour essayer de sortir de la pauvreté alors qu’ils ne sont
pas beaucoup payés. Au contraire, les américains reçoivent des subventions leur
permettant d’acheter des machines boostant le taux de rendement.
Ainsi, nous
pouvons dire que ces deux photographies résument bien la situation dans le
monde en ce moment. D’un côté, les pauvres travaillent dans de mauvaises
conditions et sont peu payés. D’ l’autre, les riches produisent beaucoup plus
qu’eux grâce à l’industrialisation.
Charlotte Dewitte - ABIBAC 2013 / 2014