jeudi 4 septembre 2014

FICHE DE LECTURE


1) Présenter le livre :

- L’auteur de Voyage au pays du coton se nomme Erik Arnoult. Son pseudonyme, Orsenna, est le nom de la vieille ville du Rivage des Syrtes dans le roman de Julien Gracq. Erik Orsenna est un romancier et académicien français, né le 22 mars 1947 à Paris. Après des études de philosophie et de sciences politiques, il enseigne l'économie à l'Ecole normale supérieure. Il devient ensuite conseiller ministériel puis conseiller culturel auprès du président François Mitterrand de 1981 à 1984. En décembre 1985, il entre au Conseil d'Etat et exerce les fonctions de maître des requêtes.

Parallèlement à ses activités, il est l'auteur de sept romans et obtient le prix Roger Nimier en 1978 pour 'La Vie comme Lausanne' ainsi que le prix Goncourt 1988 pour 'L'Exposition coloniale'. Il est élu à l'Académie française le 28 mai 1998. Il est aujourd'hui vice-président de la société Cytale, dédiée au livre électronique.

- Le thème principal du livre est évidemment le coton comme le titre le suggère (cf « au pays du coton »). L’auteur relate l’épopée qu’il a faite, avide de savoir d’où venait le coton, qui le cultivait et qui le transformait. Il a ainsi parcouru le monde et séjourné dans plusieurs pays auxquels le coton est intrinsèquement lié.

- Erik Orsenna ne s’est pas arrêté là. En 2008 puis en 2012, il décrypte un nouvel aspect de la mondialisation à travers L’Avenir de l’eau puis de Sur la route du papier, deux thèmes proches

 

2) Analyser le livre :

-  Le coton a participé au développement historique de la mondialisation. En effet, les échanges entre les différents pays et l’industrialisation jouent un grand rôle dans l’histoire du coton mais aussi de la mondialisation. La frise chronologique ci-dessous retrace les grandes phases d’expansion du coton à l’échelle mondiale.
 
- Les échanges autour du coton rappellent l’organisation de la mondialisation par plusieurs aspects :
·                  Tout d’abord, la culture, la fabrication puis l’exportation du coton et des produits à base de cette matière, suit une hiérarchie mondiale. Dans le livre Voyage au pays du coton, l’auteur décrit lors de son voyage le climat et l’ambiance du pays dans le quel il séjourne. Ainsi nous pouvons nous rendre compte que les pays on développés tels que le Mali ou l’Ouzbékistan rencontrent quelques problèmes face à l’industrialisation. Les travailleurs, sous-payés, doivent énormément travailler sans pour autant être sûr d’être payé à cause du changement de goût des consommateurs et donc de la Bourse.
 
De l’autre côté de l’océan, au Brésil qui est un pays en cours de développement, la situation s’améliore presque imperceptiblement. Seuls les Etats-Unis, avant que les subventions de l’Etat ne soient supprimées, semblaient ne pas souffrir de la concurrence. Ainsi, une hiérarchie s’est installée, comme dans la mondialisation, dans la culture du coton, les pays industrialisés sont privilégiés.
 
·                   Ensuite, nous pouvons dégager plusieurs acteurs mondiaux ; les cultivateurs, les fabricants et les consommateurs. Selon leur situation géographique, ils sont liés soit à une ONG, soit à une entreprise, soit directement à l’Etat.
 
Par exemple, Erik Orsenna met en avant la CMDT au Mali, une ONG permettant d’aider les cultivateurs. Aux Etats-Unis, les cultivateurs reçoivent des subventions de l’Etat leur permettant de devancer leurs concurrents. L’auteur met en avant les entreprises de Chine fabricant des chaussettes. Il nous permet ainsi de voir tous les aspects de la mondialisation grâce au coton. De plus, il termine son roman par la France qui apparaît non comme un consommateur mais comme un fabricant. Bien que son but soit le même que la Chine ; vendre, la différence entre les deux pays apparaît clairement, l’un est développé, l’autre est en train. En effet, les français cherchent à rester sur le marché en proposant des produits très travaillés et différents. Les chinois cherchent surtout à produire en masse pour inonder le marché.
 
·                    Enfin, le livre permet d’illustrer l’exportation et la bataille qui a lieu entre les différents exportateurs pour ne pas sombrer. Il montre ainsi qu’il existe des flux internationaux régissant le marché, pour le coton mais plus généralement pour tout le marché, entre les pays du monde entier.
- Erick Orsenna nous fait visiter le monde dans un but précis ; nous montrer quelque chose. Il décrit le procédé de mondialisation, le commerce équitable mais surtout les injustices. Il montre les procédés de la banque mondiale, l’alliance improbable entre deux pays concurrents ; le Brésil et l’Afrique. Il fait le récit de l’effondrement des kolkhozes et de la privatisation. Il met aussi en avant la richesse des Américains face à celle des Africains, l’aide dont bénéfice les Américains alors que les autres pays doivent se privatiser pour survivre au rendement américain trop important.
Ainsi, je pense que l’auteur cherche à critiquer les conséquences de la mondialisation et les différences de traitement dans les différents pays. D’ailleurs, il consacre plusieurs pages à ce qui n’existe pas, le « juste » prix et le commerce équitable. De plus, il critique la flemmardise des français face au travail des cultivateurs. La mondialisation et l’écart de mode de vie en est sans doute la cause.
Je trouve que les remarques que l’auteur fait à la fin du livre sont pertinentes car fondées sur des faits énoncés tout le long du roman. L’auteur réussit grâce à un récit qui semble assez neutre à amener le lecteur à partager son opinion.
 
Schéma des pays du coton visités par Erick Orsenna
 
 
 
 
 
 







Une femme malienne dans un champ coton
Un champ de coton aux Etats-Unis

 
 
Nous pouvons observer sur ses deux photos, prises de part et d’autre de l’équateur, une grande différence. C’est cette différence qu’Erick Orsenna dénonce dans son livre.
D’un côté, une femme travaille durement dans les champs. Elle porte sur sa tête un panier rempli de coton et ne possède que ses mains pour récolter « l’or blanc ».
De l’autre côté, nous pouvons observer un champ américain. Aucun humain n’est visible, seul un tracteur est visible. Il irrigue (ou verse des pesticides peut-être) le champ. La culture est industrialisée permettant de produire plus pour un moindre coût.
Les maliens produisent du coton pour essayer de sortir de la pauvreté alors qu’ils ne sont pas beaucoup payés. Au contraire, les américains reçoivent des subventions leur permettant d’acheter des machines boostant le taux de rendement.
Ainsi, nous pouvons dire que ces deux photographies résument bien la situation dans le monde en ce moment. D’un côté, les pauvres travaillent dans de mauvaises conditions et sont peu payés. D’ l’autre, les riches produisent beaucoup plus qu’eux grâce à l’industrialisation.
 
Charlotte Dewitte - ABIBAC 2013 / 2014

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